On n'arrête pas le progrès !

La suite de mon troisième jour fut tout aussi inattendue. La veille, j'avais posté sur un groupe facebook un appel aux associations culturelles et artistiques afin de proposer mes services (bénévolement dans un premier temps). Un mec m'a contacté en m'expliquant qu'il tenait un bar culturel, et m'a proposé d'y passer pour qu'on discute et qu'on boive un verre. Je ne savais pas vraiment ce qu'il attendait de moi, mais je me suis dit qu'au petit bonheur la chance, je ne risquais pas grand chose à y aller ! 
Je suis arrivée dans un petit bar aussi mignon que vide à cette heure presque matinale pour les soirées berlinois (à savoir 18h). Le lieu sentait bon la peinture fraiche et les bougies brûlantes.


Le patron m'expliqua qu'il avait ouvert deux semaines auparavant, après avoir tenté de faire de ce lieu une brasserie française. Il avait tout refait, voulait organiser des soirées musicales le mercredi et jeudi, n'avait pas besoin d'en faire le week-end par trop grand afflux, et souhaitait que je m'occupe des soirées du mardi. Son idée, c'était de dédier les mardis soirs à des projections vidéos ou photos, et il souhaitait que je les organise. Euphorie et enthousiasme : trois jours après mon arrivée, on me proposait exactement ce que je cherchais à faire dans ce bouillon de culture qu'est Berlin !


Toute contente, je me suis mise à prendre des photos du lieu, en me disant au passage que d'une part, j'aurais dû prendre mon trépied, et que d'une autre il fallait vraiment que je fasse nettoyer mon capteur...
 

Après quelques explications sur le taff attendu et notre manière de nous organiser, je tentais de retrouver ma coloc qui m'avait proposée de la rejoindre à un concert. 
En partant je me suis rendue compte que je n'avais pas de ticket pour prendre le métro, alors un gentil monsieur m'a proposé d'utiliser le sien, qui prenait en charge deux personnes (ils sont gentils ces allemands !). Sur le chemin, je me suis paumée (comme à l'accoutumé), et j'ai demandé à toutes les personnes que je croisais s'ils connaissaient le lieu où je devais me rendre. Ce n'est qu'à la dixième personne que nous comprîmes que le nom était mal écrit, je pouvais tourner longtemps...
Je rebroussais alors chemin, et tombais sur une devanture de je ne sais quoi bien dégueulasse, qui représentait cependant parfaitement mon état d'esprit. 
Le concert fut cool, mais vers 1h je constatais que je n'avais plus beaucoup de batterie, pas de chargeur, et surtout bien la dallou. 
Je repartis donc pour un nouveau périple. Dès le début du trajet, ce fut chaotique : j'étais à 200m d'un arrêt de bus, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus, et google map se jouait bien de moi (il adore). J'ai finalement compris où était l'arrêt une fois que j'ai vu le bus se barrer, et google map, ce gros bâtard, m'indiquer "next dans 23min". J'ai alors tenté de trouver un autre itinéraire, avec plus de marche mais moins d'attente. Le reste se passa sans trop d'encombre, malgré la perte de connexion fréquente. Une fois arrivée à moins d'un km de chez moi, google map décida d'arrêter de fonctionner. Totalement, histoire que ce soit plus rigolo. C'est alors que j'ai regardé mon téléphone, dont il ne restait plus que 8%. Je me suis dit que je devais marquer mon adresse (imprononçable pour moi actuellement) sur un papier car je ne la connaissais pas par cœur. Pas de papier ni de stylo dans mon sac. 
Cool, cool. 
Alors j'ai intercepté tous les gens qui croisaient ma route (à savoir, quatre...). Jusqu'à ce qu'une femme m'indique la route : une ligne droite. J'ai tenté de retenir ma route, et fut bien soulagée lorsque je me trouvais face à mon immeuble ! 
Le lendemain, j'écrivis mon adresse que je mis dans mon portefeuille, comme on le fait pour les enfants ou les chats.

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